mercredi, octobre 15

Le journaliste Jacques Desrosiers, représentant du secteur de la presse, a été officiellement installé le lundi 13 octobre 2025, à la présidence du Conseil électoral provisoire (CEP). Il succède à Patrick Saint-Hilaire, représentant de la Conférence épiscopale d’Haïti, qui a remis sa démission après plus d’un an à la tête de l’institution. La cérémonie d’installation s’est déroulée au siège du CEP, à Pétion-Ville, en présence de représentants du gouvernement, du corps diplomatique et d’organisations internationales.

Dans son discours de départ, Patrick Saint-Hilaire a tenu à préciser que sa décision n’était pas motivée par les difficultés rencontrées dans le processus électoral, mais par un souci de responsabilité institutionnelle. « Je n’ai pas démissionné devant les obstacles, mais au terme d’une réflexion mûrie », a-t-il déclaré, invitant le nouveau bureau à poursuivre le travail entamé en faveur de la crédibilité électorale. Il a souhaité que cette transition marque la continuité du CEP dans sa mission de garantir des élections libres et transparentes.

Jacques Desrosiers, pour sa part, a promis une gouvernance marquée par la transparence, la collégialité et la responsabilité. « Ensemble, nous allons restaurer la confiance du public dans le processus électoral », a affirmé le nouveau président, soulignant sa volonté de rendre le CEP plus accessible et à l’écoute des citoyens. Il a insisté sur la nécessité d’une gestion rigoureuse des ressources et d’une communication ouverte avec les différents acteurs politiques et sociaux.

Le nouveau bureau du CEP comprend également Jaccéus Joseph, représentant du secteur paysan (vice-président), Nemrod Sanon, du secteur syndical (trésorier), et Peterson Pierre-Louis, du secteur protestant (secrétaire). Le Conseil compte aussi Schnaïda Adely (secteur vaudou), Yves Marie Édouard (secteur des femmes), Rose Thérèse Magalie Georges (droits humains) et Marie Florence Mathieu (secteur universitaire). Cette diversité, selon Desrosiers, doit être un atout pour renforcer la crédibilité et l’équilibre institutionnel de l’organe électoral.

L’installation du nouveau bureau intervient dans un contexte où le gouvernement de transition a décidé d’abandonner le projet de référendum constitutionnel pour se concentrer sur la préparation des élections générales, prévues avant la fin du mandat du Conseil présidentiel de transition, le 7 février 2026. Toutefois, l’insécurité, la faiblesse des infrastructures électorales et les retards de financement restent des obstacles majeurs à surmonter. Plusieurs experts estiment qu’il faudra au moins huit mois pour réunir les conditions nécessaires à l’organisation d’un scrutin crédible.

Conscient de ces défis, Jacques Desrosiers appelle à la concertation nationale et à la mobilisation de tous les secteurs pour réussir cette étape cruciale. « Nous ne pouvons pas demander au peuple de croire à la démocratie si nous ne lui prouvons pas qu’elle peut fonctionner », a-t-il déclaré. Pour lui, la réussite du CEP dépendra de sa capacité à rétablir la confiance entre l’institution et la population, dans un pays où la méfiance envers les processus électoraux demeure profonde.

Mederson Alcin

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