À Los Angeles, une résistance citoyenne s’organise face à la répression migratoire intensifiée sous l’impulsion de Donald Trump. Malgré les efforts croissants de bénévoles pour protéger les sans-papiers, les arrestations menées par l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) continuent de s’intensifier.
En seulement six semaines, près de 2 800 personnes en situation irrégulière ont été arrêtées dans la métropole californienne, un record selon le ministère de l’Intérieur américain. Ces interpellations surviennent à tout moment : devant les domiciles, les supermarchés ou les stations-service, avec une omniprésence des agents dans les quartiers populaires, notamment latino-américains.
Face à cette traque quotidienne, les formes de résistance se diversifient. Des manifestations massives ont d’abord été organisées en juin. Puis, une stratégie plus structurée a vu le jour : patrouilles citoyennes, ateliers de sensibilisation juridique, distributions alimentaires pour les familles cloîtrées chez elles par peur d’être arrêtées. Des applications mobiles comme “Iceblock”, inspirées de Waze, permettent désormais de signaler en temps réel la présence d’agents de l’ICE dans un rayon de 8 km.
Cette mobilisation reflète un changement profond dans l’opinion publique. D’après un sondage Reuters-Ipsos, 49 % des Américains estiment que Trump va trop loin dans la répression des migrants. Un autre sondage Gallup pour El País révèle que 79 % des citoyens voient l’immigration comme un bien pour le pays, contre 64 % l’an dernier.
Mais malgré les patrouilles, les applications, et l’adhésion grandissante de l’opinion, la machine répressive ne faiblit pas. À Los Angeles, les sans-papiers restent pris en étau entre espoir de solidarité et réalité brutale des rafles. Le combat pour leur protection continue, mais la peur, elle, ne décroît pas.