Le PDG de la Société Générale d’Énergie (SOGENER), Dimitri Vorbe, a été arrêté le mardi 23 septembre 2025, à son domicile de Miami par les agents de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE). Il est actuellement détenu au centre fédéral de Krome North. Les autorités américaines n’ont pas encore précisé les charges retenues contre lui.
Cette arrestation survient deux mois après celle de l’homme d’affaires Réginald Boulos, accusé par Washington de soutenir des gangs armés en Haïti, qualifiés par les États-Unis d’organisations terroristes. Vorbe, figure influente du secteur énergétique haïtien, est depuis plusieurs années au centre de polémiques autour de contrats publics et d’accusations de surfacturation.
Le dossier Vorbe fait suite à un long conflit judiciaire entre l’État haïtien et SOGENER. En 2019, le gouvernement avait suspendu les paiements liés aux contrats avec la société et ses partenaires, ordonné le transfert des centrales électriques à l’Électricité d’Haïti (ED’H) et demandé la restitution de 123 millions de dollars prétendument surfacturés. En 2020, la compagnie avait été saisie, contraignant Vorbe à s’exiler aux États-Unis, où il réside depuis. Cette affaire illustre les tensions persistantes entre les autorités haïtiennes et les acteurs privés du secteur énergétique.
Parallèlement, en Haïti, l’ancien directeur général de la Télévision Nationale d’Haïti (TNH), Gamall Jules Augustin, a été placé en garde à vue ce 23 septembre, au Parquet de Port-au-Prince, à l’issue d’une longue audition menée par l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC). Il est accusé de détournement de biens publics, d’abus de fonction, de prise illégale d’intérêts et de faux en écritures publiques.
Durant son passage à la tête de la TNH, notamment entre 2012-2014 et de 2015 à février 2024, plusieurs syndicats et observateurs ont dénoncé une gestion jugée « catastrophique ». Déféré devant le commissaire du gouvernement Fritz Patterson Dorval, Augustin devra passer la nuit en détention, en attendant la décision du Parquet sur d’éventuelles poursuites ou l’ouverture d’un procès. Aucune date d’audience n’a été communiquée pour l’instant.
Son avocat, Me Mario Delcy, conteste vigoureusement cette arrestation, qu’il qualifie d’« illégale ». Selon lui, la loi créant l’ULCC ne permet pas à l’institution d’ordonner une mise en dépôt, et il réclame la libération immédiate de son client, dénonçant une décision arbitraire en violation des procédures légales.