Depuis plusieurs jours, les gangs opérant dans l’Artibonite continuent d’incendier plusieurs maisons de citoyens dans la commune de Lestère et les zones avoisinantes. Mais ils ont également adopté une nouvelle pratique : mettre le feu à de nombreuses rizières. Une situation qui suscite une vive inquiétude parmi les paysans, déjà confrontés à la baisse de la production locale.
Selon les témoignages des habitants, au niveau de Lestère, les gangs ne chôment pas ces dernières semaines, malgré les efforts des forces de l’ordre et des brigadiers locaux. Ils poursuivent leur progression de territoire en territoire. Parmi leurs actions, ils incendient plusieurs maisons et détruisent de nombreuses plantations de riz. Cette situation pousse les paysans à abandonner leurs terres et leurs biens, plongeant ainsi leurs familles dans la détresse et aggravant les difficultés du département.
D’après les autorités locales, huit des dix-sept communes du département sont déjà tombées sous le contrôle des hommes armés. Dans ce contexte, les citoyens critiquent la police, jugée inefficace tant dans le Bas que dans le Haut-Artibonite.
« L’État n’a jamais rien fait pour améliorer les conditions de vie des habitants de l’Artibonite. Tout ce que nous produisions est presque détruit. Nous faisons face à la sécheresse depuis plusieurs années. À cela s’ajoute le problème des gangs qui aggrave la crise, puisque nos dernières récoltes partent en fumée. Cela augmente considérablement la misère dans le département, tandis que les autorités, malgré leurs promesses, n’ont pris aucune mesure pour rétablir la sécurité et l’ordre », a déclaré Orius Simon, CASEC de la section communale de Desdunes.
Ces dernières années, après le département de l’Ouest, l’Artibonite est devenu l’un des plus touchés par la violence. Le nombre de déplacés internes et de victimes de l’insécurité ne cesse d’augmenter. De plus, cette région, autrefois considérée comme l’un des plus grands bassins agricoles du pays, avec des cultures emblématiques telles que la tomate, l’oignon, le laleau et le riz, subit désormais de plein fouet les conséquences de l’envahissement des gangs.
Selon Orius Simon, la misère ne cesse de s’accentuer pour les familles du département, dont les revenus dépendent essentiellement de la production agricole. Ainsi, le responsable appelle les autorités concernées à prendre des mesures urgentes pour intervenir et rétablir la sécurité dans la région, faute de quoi la situation risque d’aggraver la crise humanitaire et de détruire tout ce qui faisait autrefois la valeur de ce département dans l’économie nationale.