Le 18 novembre, Haïti commémore l’une des batailles les plus décisives de son histoire : Vertières. Ce jour-là, nos ancêtres ont défié l’ordre établi, affronté la plus puissante armée du monde et imposé, au prix du sang, un nouveau destin pour l’humanité. Leur courage a ouvert une brèche dans l’histoire, une victoire qui a donné naissance à la première République noire indépendante.
Mais, plus de deux siècles plus tard, alors que le pays traverse une crise profonde, marquée par l’insécurité, la fragmentation sociale, l’effondrement des institutions et l’exode massif, une question s’impose : qu’avons-nous fait de l’héritage de Vertières ?
Nos ancêtres ont combattu debout, unis par une vision commune : sortir de la nuit. Aujourd’hui, nous faisons face à d’autres formes de ténèbres, souvent dans le silence, la résignation ou la peur. Vertières nous rappelle pourtant que le destin d’un peuple ne se subit pas mais il se construit, même contre l’impossible.
Cette date n’est pas seulement un devoir de mémoire. C’est une interpellation, un miroir qui nous renvoie à nos responsabilités individuelles et collectives. Sommes-nous encore capables d’unité ? De courage ? De dépassement ?
Vertières n’est pas un monument figé. C’est un souffle, une force morale qui nous invite à refuser la fatalité, à retrouver l’esprit d’engagement, à croire encore en ce pays qui a donné au monde l’une de ses plus grandes leçons de liberté.
En ce 18 novembre, alors que les défis s’accumulent et que les voix s’éteignent, souvenons-nous : nous portons en nous l’héritage de ceux qui ont vaincu l’invincible.
À nous de décider si nous continuerons à nous taire ou si nous choisirons de nous lever à nouveau.
Redaction Journal la Diaspora


