mercredi, décembre 3

Ces dernières semaines, les critiques pleuvotent sur Sunrise Airways. Ses usagers dénoncent ce qu’ils appellent “des conditions de vol peu conventionnelles, des retards à répétition, des tarifs exorbitants et une communication quasi inexistante”. Du Cap-Haïtien aux États-Unis en passant par les Antilles, le constat se veut pratiquement le même, à en croire les témoignages recueillis ça et là.

Seule compagnie haïtienne encore opérationnelle, Sunrise est accusée de profiter de son monopole au grand dam des usagers des voies aériennes qu’un observateur présente comme “fatigués et désabusés”.

Depuis plusieurs semaines, un passager de Sunrise dénonce que la compagnie aérienne oblige désormais ses clients à effectuer une escale au Cap-Haïtien, même pour les vols à destination de Port-au-Prince, ce qui allonge la durée des trajets et complique du coup les correspondances internationales. « J’ai quitté Miami à 9 h. Au lieu d’atterrir directement à Port-au-Prince, j’ai dû faire escale au Cap-Haïtien sans explication », raconte un père de famille basé en Floride, visiblement frustré de l’état actuel des choses. « Ce détour nous fait perdre des heures alors qu’on paie pour une arrivée à l’aéroport Guy Malary. »

Entre pertes d’objets de luxe et manque total de considération, Junior, chauffeur-livreur en Floride, à qui le journal a accordé un nom d’emprunt, raconte : « On travaille dur toute l’année pour rentrer voir la famille. Sunrise ne respecte ni notre argent ni notre temps. Chaque voyage est une bouffée de stress. » Même constat à New York, où Marjorie (ndlr), infirmière, ironise : « À JFK, on voit des compagnies du monde entier fonctionner correctement. En voyageant avec Sunrise, c’est comme retourner 30 ans en arrière. »

Jean-René, professeur en Martinique, dont le journal tait le nom complet pour des raisons de sécurité, dénonce quant à lui les tarifs des vols reguliers qu’il juge exorbitants en Haiti : « On paie plus cher pour un simple aller vers Haïti que pour une connection Paris-New York, le pire, sans aucune garantie d’arriver à l’heure ni avec ses bagages. » Plus loin, il pointe du doigt la problème du monopole auquel le secteur aérien fait face : « La compagnie prend des décisions sans penser à nous. Quand elle suspend les vols, c’est tout le pays qui se fige. » « Sunrise parle de sécurité rien que lorsque ça les arrange. Quand nos vols ont cinq heures de retard, là, la communication disparaît. », tempête-il sur un ton dégouté.

Il est important de souligner que les réseaux sociaux regorgent de nos jours de vidéos et de plaintes illustrant frustrations de certains passagers pour cause de retards, d’annulations et de pertes de bagages. « Le vol était prévu à 3 h. À 5 h, rien n’avait bougé. Pas un cadre pour s’excuser, pas un message d’explication. On nous traite avec mépris », s’est indigné ce citoyen se présentant comme étant usager des services de Sunrise sur son compte X. D’autres publications en ce sens évoquent des bagages égarés pendant des semaines, pour ne citer que ceux-là.

Le 23 novembre 2025, Sunrise a annoncé la suspension immédiate de ses vols vers Port-au-Prince, affirmant qu’un de ses appareils avait été touché par balles lors d’une approche de l’aéroport Guy Malary. Une décision brutale pour les passagers du Cap-Haïtien et des Cayes notamment qui ont dû faire face à de serieuses contrariétés selon plus d’un. Toutefois, dans la même journée, l’Office national de l’aviation civile (OFNAC) a, de son côté, indiqué que l’aéroport fonctionnait normalement et que des mesures de sécurité étaient en place, alimentant le doute sur les véritables raisons de cette suspension.

André Jonathan,
Journal La Diaspora

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