Le VIH/Sida demeure l’un des principaux défis de santé publique en Haïti. Alors que la communauté internationale fait face à une baisse des financements, notamment après la décision de l’administration Trump de suspendre son appui aux programmes destinés aux personnes vivant avec le VIH (PVVIH), les risques de progression de l’épidémie se multiplient.
À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) a organisé une cérémonie réunissant plusieurs acteurs du secteur sanitaire. La ministre Sinal Bertrand y a rappelé les engagements de l’État pour atteindre l’objectif d’élimination de l’épidémie à l’horizon 2030.
Selon les données disponibles, environ 150 000 personnes vivent avec le VIH en Haïti. Parmi elles, 145 648 connaissent leur statut sérologique. La ministre insiste sur la nécessité de renforcer les stratégies d’accompagnement des PVVIH et de consolider les actions de prévention afin de freiner la transmission du virus, particulièrement chez les jeunes.
À l’échelle mondiale, les inquiétudes persistent depuis la suspension de l’aide américaine, autrefois pilier du financement des campagnes de dépistage et de prévention. D’après ONUSIDA, près de 3,3 millions de nouvelles infections pourraient survenir d’ici 2030 si aucun effort supplémentaire n’est consenti. En 2024, 634 000 personnes sont décédées du Sida, dont plus de 60 % en Afrique subsaharienne. Cette même année, 1,3 million de nouvelles infections ont été enregistrées.
En Haïti, la réduction des financements en 2025 a provoqué des ruptures de stocks de kits de dépistage et de médicaments. Plusieurs centres spécialisés ont cessé leurs activités, faute de moyens, tandis que de nombreux professionnels du secteur ont perdu leur emploi. Ce recul impacte directement les actions de prévention, notamment la distribution de préservatifs, et augmente les risques de propagation du virus.
Après l’arrêt du financement de l’USAID, les personnes vivant avec le VIH ont réclamé la création d’un fonds national destiné à soutenir durablement la prise en charge. À ce jour, aucune initiative concrète n’a été annoncée par les autorités. Selon ONUSIDA, l’objectif d’éliminer l’épidémie d’ici 2030 reste menacé en l’absence d’investissements suffisants et de mesures urgentes pour garantir l’accès aux soins.
Redaction Journal la Diaspora
