Les autorités haïtiennes ont amorcé une nouvelle dynamique en matière de services consulaires pour leurs ressortissants établis en République dominicaine. Désormais, les citoyens haïtiens vivant de l’autre côté de la frontière devraient pouvoir recevoir leur passeport dans un délai maximum de 15 jours ouvrables, selon un dispositif récemment instauré par le Ministère des Affaires Étrangères et des Cultes, en collaboration avec le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales.
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette initiative, le chancelier Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste a dirigé ce mercredi une séance de travail stratégique en présence de l’Ambassadeur d’Haïti en République dominicaine ainsi que des responsables des consulats de Barahona, Dajabón, Higüey et Santiago.
Ce mécanisme vise à réduire significativement les retards souvent décriés dans la production et la livraison des documents officiels, un problème qui expose bon nombre de migrants à l’irrégularité administrative et aux pressions constantes des autorités dominicaines. Le ministère souhaite, à travers cette mesure, réaffirmer sa volonté de mieux encadrer et accompagner la diaspora, particulièrement vulnérable en territoire étranger.
La rencontre a permis de définir des lignes d’action concrètes afin d’assurer une meilleure coordination entre les différents consulats et de garantir une prestation plus fluide. Cette approche, axée sur l’efficacité et la proximité, cherche aussi à restaurer la confiance des citoyens dans les services consulaires, souvent critiqués pour leur lenteur et leur manque de transparence.
Pour de nombreux Haïtiens vivant en République dominicaine, obtenir un passeport reste une nécessité vitale — que ce soit pour travailler, régulariser leur situation ou simplement exister juridiquement. Si ce nouveau dispositif tient ses promesses, il pourrait représenter une avancée concrète dans la reconnaissance et la défense des droits des migrants haïtiens.
Ce geste institutionnel, au-delà de sa portée administrative, sonne aussi comme un appel à mieux considérer la diaspora haïtienne non comme un poids, mais comme une composante essentielle de la nation.