Réuni à New York, ce 30 septembre 2025, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté ce mardi la résolution 2793, ouvrant la voie au déploiement d’une nouvelle force internationale en Haïti, chargée de lutter directement contre les gangs armés. Le texte a été approuvé par 12 voix pour, aucune contre et 3 abstentions, dont celles de la Chine et de la Russie.
Proposée par les États-Unis et le Panama, la résolution prévoit la mise en place d’une mission d’une durée de 12 mois, composée de 5 500 policiers et militaires. Cette nouvelle force succédera à la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), dirigée par le Kenya depuis 2023, dont l’impact est jugé limité en raison de moyens insuffisants. Seuls 1 000 agents avaient été mobilisés sur les 2 500 initialement promis, freinant l’efficacité de l’opération.
Contrairement à la MMSS, la nouvelle mission est dotée d’un mandat offensif. Elle pourra mener des opérations directes contre les gangs, qui contrôlent aujourd’hui une grande partie de Port-au-Prince et influencent plusieurs départements du pays. Un bureau de soutien de l’ONU sera également créé afin d’assurer la logistique et le financement nécessaires.
Le président kényan William Ruto, dont le pays reste engagé en première ligne, a salué cette décision. « Avec des moyens adaptés, la sécurité d’Haïti peut être rétablie. Le Kenya ne quittera pas Haïti dans la précipitation », a-t-il affirmé.
Pour autant, le chemin reste semé d’incertitudes. Pékin continue de conditionner son soutien à des avancées politiques internes en Haïti, et Moscou conserve ses réserves. Les débats témoignent d’une solidarité internationale prudente, mais aussi des divisions persistantes au sein du Conseil de sécurité.
En toile de fond, la situation sur le terrain demeure dramatique. Plus d’un million de personnes ont déjà été déplacées par les violences, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Pour ces familles, l’adoption de la résolution 2793 nourrit l’espoir d’un retour progressif à la sécurité, dans une capitale aujourd’hui étouffée par les groupes armés.