lundi, octobre 13

Plusieurs habitants du quartier de Nazon ont décidé de retourner chez eux et de relancer leurs activités. En ce début de semaine, quelques commerces et autres activités économiques ont recommencé à fonctionner. De nombreux chauffeurs de camionnettes et de motos ont également repris la route qui traverse Lalue ou Delmas 30.

Face au choix entre rester dans les camps de déplacés, où aucun espoir ne semble permis ou du moins, retourner dans des zones dévastées par des hommes armés, plusieurs citoyens ont préféré revenir vivre dans leurs maisons construites de longue date, même si cela représente un risque pouvant entraîner la mort ou un nouveau déplacement. Une telle situation se répète à Nazon, Solino et dans d’autres quartiers avoisinants.

Après plusieurs semaines durant lesquelles les gangs ont diffusé des messages de paix sur les réseaux sociaux, une grande partie de la population, se sentant abandonnée à elle-même, s’est résignée à croire à leurs paroles. À Nazon, pour la semaine du 6 octobre, de nombreuses activités informelles ont redémarré. Les circuits de motos se réorganisent dans plusieurs zones, tandis que quelques véhicules de transport public circulent à nouveau, reliant Lalue et Delmas 30.

De leur côté, les habitants appellent les autorités étatiques et les organisations humanitaires à leur venir en aide. Ils affirment avoir besoin d’un soutien pour nettoyer leurs quartiers, reconstruire les maisons détruites, et surtout bénéficier de garanties de sécurité.

« Nous croyons dans la capacité de l’État, dans la responsabilité du secteur privé et dans l’engagement des ONG à démontrer que la vie de chaque citoyen compte. Montrons ensemble que la solidarité et la responsabilité collective peuvent être plus fortes que la violence et la destruction. Nous lançons un appel direct aux responsables : l’État doit assumer sa responsabilité historique, mettre en place des moyens et un plan clair pour le secours et la reconstruction. Nous demandons aux acteurs économiques de ne pas rester dans l’attente, mais de mobiliser leurs ressources pour venir en aide aux communautés sous la terreur. Les ONG doivent renforcer leur présence sur le terrain, car les victimes ne peuvent attendre demain », ont déclaré plusieurs habitants de Nazon dans une note.

Dans ce contexte, la parole des gangs semble désormais jouer un rôle important dans la vie de la population civile. Ils sont quand même de retour, malgré les mises en garde des forces de l’ordre qui appellent à la vigilance et à ne pas céder aux provocations des caïds qui cherchent à se repositionner.

Par contre, la population reste largement livrée à elle-même. Malgré sa volonté de réinvestir ses quartiers, la présence policière demeure inexistante dans la zone une situation qui, selon plusieurs habitants, freine encore l’espoir d’un véritable retour à la paix.

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