Alors que la population attend toujours l’adoption de la Résolution 2793, l’ambassade américaine en Haïti a annoncé que la Force de Répression des Gangs (FRG) est déjà opérationnelle dans le pays. Une annonce qui survient dans un contexte où les gangs continuent de semer la terreur, notamment à Kenscoff, dans l’Artibonite et au centre-ville de Port-au-Prince.
Cette nouvelle force, appelée à remplacer la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) dirigée par le Kenya, comptera un effectif de 5 500 agents. Elle aura pour mission de mener des opérations ciblées contre les gangs, sécuriser les infrastructures vitales, épauler la police et l’armée haïtiennes, et préparer la tenue d’élections libres en Haïti.
La Résolution 2793, adoptée deux jours après l’expiration du mandat de la MMSS, prévoit une durée initiale d’un an. Elle sera soutenue par un nouveau bureau onusien, le Bureau d’appui des Nations Unies en Haïti (UNSOH), chargé d’assurer un appui logistique et opérationnel indispensable. Ce bureau fournira notamment du carburant, des infrastructures, des moyens aériens et maritimes, ainsi qu’un mécanisme de remboursement des équipements aux troupes déployées sur le terrain.
De son côté, William O’Neill, expert désigné des Nations Unies sur la situation des droits humains en Haïti, a estimé que la MMSS avait souffert d’un manque de matériel logistique essentiel pour faire face aux gangs.
« Jusqu’ici, les forces déployées ont manqué de véhicules adaptés au terrain difficile, de pièces de rechange, d’hélicoptères et de moyens maritimes », a-t-il souligné.
Concernant la FRG, de nombreux observateurs appellent à un engagement financier plus conséquent de la part des bailleurs internationaux. Toutefois, certains membres de la population restent sceptiques et estiment qu’aucune force étrangère ne pourra résoudre la crise sans une véritable volonté haïtienne. D’autres rappellent que la réponse à la crise ne peut être uniquement sécuritaire, mais doit également être sociale et politique.
