De janvier à début novembre 2025, plus de 2 000 cas de choléra ont été enregistrés en Haïti et le nombre de décès s’élève désormais à plus 20, à la suite du passage de l’ouragan Mélissa, a annoncé le ministre de la Santé publique, Sinal Bertrand.
Après le passage dévastateur de l’ouragan Mélissa, Haïti fait face à une nouvelle urgence sanitaire. Depuis janvier 2025, près de 2 900 cas de choléra ont été recensés dans le pays, dont 27 décès, selon les autorités sanitaires. Le ministère de la Santé publique intensifie ses campagnes de prévention et de sensibilisation, notamment à Pétion-Ville, où une recrudescence inquiétante de cas a été observée. Les risques de propagation d’autres maladies, comme la typhoïde et le paludisme, s’ajoutent aux défis sanitaires que le pays doit désormais affronter.
Selon le ministre de la Santé publique, qui présentait la situation sanitaire du pays dans une édition spéciale de l’émission « Les mardis de la nation », la situation demeure préoccupante dans les départements de l’Ouest, de l’Artibonite et des Nippes. Ces régions, déjà touchées par le choléra avant le passage de l’ouragan, connaissent aujourd’hui une aggravation de leurs conditions sanitaires. Les inondations, la stagnation des eaux et la dispersion des déchets dans les rues ont fortement contribué à la détérioration de la situation, a expliqué M. Bertrand.
Par rapport aux jours précédents, où Médecins Sans Frontières (MSF) avait signalé plusieurs centaines de cas suspects à Pétion-Ville et à Pèlerin, le ministre a précisé que les autorités sanitaires ont désormais recensé près de 2 900 cas suspects au cours des derniers jours. Dans ce contexte, le gouvernement a annoncé une série de mesures visant à renforcer le dispositif de prévention et de riposte afin d’éviter une propagation rapide de l’épidémie. Parmi ces mesures figurent la distribution de produits de traitement de l’eau, le déploiement d’unités médicales d’urgence pour intervenir et assister les malades dans les zones les plus touchées, ainsi qu’un suivi renforcé sur le terrain.
Le ministre Bertrand a également promis de poursuivre les campagnes de sensibilisation communautaire, destinées à informer la population sur les principes élémentaires d’hygiène, tels que le lavage régulier des mains, le traitement de l’eau avant consommation et la gestion correcte des déchets domestiques. Ces gestes simples, a-t-il souligné, demeurent fondamentaux dans la lutte contre la propagation du choléra.
Il a rappelé que la maladie du choléra était apparue pour la première fois en Haïti en 2010, à la suite de la présence de soldats de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), dont les activités avaient conduit à la contamination du fleuve Artibonite, principal foyer de propagation de la maladie à l’époque.
Aujourd’hui, avec la résurgence de l’épidémie, c’est dans le département de l’Ouest que se concentre la majorité des cas suspects. Toutefois, les autorités sanitaires expriment de vives inquiétudes face à la fragilité du système de santé haïtien et aux ressources limitées disponibles pour gérer cette nouvelle crise.
Par ailleurs, la détérioration de la situation sécuritaire complique davantage la réponse sanitaire. Plusieurs tronçons de route restent coupés, certains quartiers sont occupés par des groupes armés, et les problèmes de circulation empêchent les habitants d’accéder aux soins. Dans ces conditions, la résurgence du choléra pourrait causer de lourds dégâts si des mesures efficaces et coordonnées ne sont pas rapidement mises en œuvre pour freiner sa propagation.
Redaction Journal la Diaspora
Crédit photo : Clarens Siffroy / AFP
