jeudi, novembre 13

La spirale de violence continue de ravager Haïti. Entre juillet et septembre 2025, 1 247 personnes ont été tuées et 710 blessées, selon le dernier rapport du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), qui dresse un tableau alarmant de la situation sécuritaire et humanitaire du pays.

L’organisme onusien attribue ces violences à trois principales causes : les attaques de gangs armés, responsables de près de 30 % des victimes ; les opérations des forces de sécurité, impliquées dans 61 % des cas ; et les actions de groupes d’autodéfense, notamment le mouvement « Bwa Kalé », à l’origine de 9 % des décès. Ces derniers, agissant souvent sans encadrement, s’adonnent à des représailles sanglantes et à des exécutions sommaires au nom d’une justice populaire incontrôlée.

Le BINUH précise que la région métropolitaine de Port-au-Prince concentre 76 % des incidents, suivie de l’Artibonite (17 %) et du Centre (5 %). Huit policiers ont été tués et 17 blessés au cours de la période. Malgré des progrès ponctuels, notamment à Delmas 19, Delmas 30, Carrefour Aéroport et Nazon, où des gangs ont été repoussés, la violence s’est déplacée vers d’autres zones, notamment dans le Centre.

Les affrontements ont également provoqué une crise humanitaire majeure. Au 30 septembre, 1,4 million de personnes étaient déplacées internes, un chiffre en constante hausse. Par ailleurs, environ 1 600 écoles demeurent fermées, privant 1,5 million d’enfants d’un accès à l’éducation, tandis que le système de santé et les infrastructures de base restent gravement affectés.

Face à ce constat, le BINUH appelle les autorités haïtiennes à renforcer les forces de l’ordre et à restaurer la sécurité nationale. Il exhorte aussi l’État à mettre en place les infrastructures nécessaires pour protéger les civils et mieux contrôler les flux d’armes à travers les ports, aéroports et zones côtières.

Le rapport plaide enfin pour une coopération accrue avec la communauté internationale, en vue du déploiement rapide de la Mission multinationale de soutien à la sécurité, approuvée en septembre dernier par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Redaction Journal la Diaspora

Crédit photo : Clarens Siffroy / AFP

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