mardi, décembre 9

Le Centre culturel Brésil–Haïti a vibré, ce dimanche 7 décembre 2025, au rythme de la cultures, une célébration organisée par l’Institut Français d’Haïti et l’Ambassade de France à l’occasion des 80 ans de l’institution. Dès 15 heures, le public a afflué, mêlant étudiants, artistes, familles et habitués des rendez-vous culturels de Port-au-Prince dans ce concert de clôture.

Dans la cour, transformée en véritable carrefour musical, l’ambiance était chaleureuse, marquée par des rires, des échanges spontanés et une énergie festive. Les performances se sont enchaînées : la voix profonde de James Germain a ouvert la scène, suivie des rythmes d’Alima et du Family Groove Band, qui ont fait danser la foule. Magounda, Rapadou Twoubadou et Atelye Tanbou Plen Minwi ont ensuite amplifié l’atmosphère, mêlant tambours, sonorités traditionnelles et improvisations qui ont électrisé le public.

Entre applaudissements nourris, chants repris en chœur et spectateurs filmant chaque moment, la soirée s’est imposée comme un espace de rencontre et de partage culturel. Une clôture vibrante pour célébrer huit décennies d’engagement artistique et de dialogue entre les cultures.

L’Institut Français d’Haïti (IFH) marque cette semaine ses 80 ans d’existence avec une série d’activités culturelles, éducatives et académiques organisées du 3 au 7 décembre à Port-au-Prince. Fondé en 1945, l’IFH s’est imposé comme un acteur majeur de la coopération culturelle et universitaire entre Haïti et la France. Une semaine d’activités pour retracer un parcours de 80 ans.

Les festivités ont débuté le 3 décembre lors d’un cocktail à la résidence de France à Bourdon, réunissant des personnalités du monde artistique, culturel, universitaire et politique. Le secrétaire d’État à la Communication, Bendgy Tilias, intervenant au nom du ministre de la Culture, a souligné la capacité de l’institution à « résister au temps » et à maintenir des ponts culturels solides malgré les difficultés du pays.

L’ambassadeur de France, Antoine Michon, a rappelé que l’IFH est « une communauté, une mémoire et un pont » reliant les deux nations depuis près de huit décennies.

Le 4 décembre, Campus France Haïti et l’IFH ont réuni, au Lycée Alexandre Dumas, des responsables universitaires autour du thème : « Coopération universitaire et mobilité : où en est Haïti, et où allons-nous ? »

La rencontre a rassemblé l’ambassadeur Antoine Michon, le recteur de l’Université Quisqueya Jacky Lumarque, la présidente de la FOKAL Michèle D. Pierre-Louis, le gouverneur de la BRH Ronald Gabriel, ainsi que le directeur d’Expertise France en Haïti, David Bruchon.

Les échanges ont porté sur la mobilité étudiante, les besoins de formation, la gouvernance universitaire et les partenariats nécessaires pour améliorer la qualité de l’enseignement supérieur.
Par visioconférence, une étudiante haïtienne en France, Fredeline Etelus, a témoigné de son expérience et salué l’accompagnement offert par Campus France.

Un état des lieux complet du secteur a été présenté : Haïti compte aujourd’hui 23 entités de l’Université d’État, dix universités régionales, huit établissements publics supplémentaires et 158 institutions privées, concentrées à 75 % dans l’Ouest. Le privé représente près de 90 % de l’offre d’enseignement supérieur.

Conférences, projections, rencontres publiques, podcast en direct et grand concert de clôture figurent au programme de cette semaine commémorative. Le chanteur James Germain, accompagné de jeunes artistes tels qu’Alima et Magounda, sera la tête d’affiche du concert final.

Dans une note officielle, l’Ambassade de France a salué « l’engagement constant » de l’IFH et affirmé son intention de poursuivre son appui aux créateurs, aux étudiants et aux institutions haïtiennes, malgré les défis du moment.

Créé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’IFH a été inauguré par le président Élie Lescot et a accueilli au fil des décennies des figures majeures de la culture et de la pensée, dont André Breton et Wifredo Lam.

Pour ses 80 ans, l’institution affiche sa volonté de rester un espace ouvert, où se croisent générations et disciplines, et de renforcer sa contribution à l’éducation, à la culture et à la formation des jeunes en Haïti.

Mederson Alcindor

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