mercredi, décembre 10

Le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Laurent Saint-Cyr, a accueilli, lundi 8 décembre 2025, à l’aéroport international Toussaint Louverture, un contingent de 230 soldats kenyans venus appuyer la Force de répression contre les gangs (GSF), déployée pour rétablir la sécurité dans le pays. La délégation kényane était conduite par le vice-conseiller national pour la sécurité, Joseph Boinett.

Une importante délégation haïtienne avait fait le déplacement sur le tarmac de l’aéroport international, parmi laquelle le directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), André Jonas Vladimir Paraison, des membres du Haut Commandement, ainsi que le commandant en chef des Forces armées d’Haïti (FADH), Derby Guerrier. Plusieurs diplomates, dont les ambassadeurs du Canada et de la France, André François Giroux et Antoine Michon, étaient également présents.

Du côté kényan, le général Godfrey Otunge et plusieurs hauts gradés ont accompagné les troupes. Dans le même temps, un groupe de 100 soldats kenyans ayant servi dans la précédente mission multinationale a quitté Haïti pour rentrer à Nairobi. Ce déploiement s’inscrit dans le cadre de la résolution 2793 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui autorise la GSF à soutenir les institutions haïtiennes dans la lutte contre les groupes armés.

Dans son allocution, Laurent Saint-Cyr a remercié le Kenya pour son engagement constant aux côtés d’Haïti. Il a également salué les militaires sur le départ, évoquant « les sacrifices considérables consentis au service de la nation haïtienne ».

Le président du CPT a souligné que ces renforts arrivent à un moment crucial, alors que les autorités s’efforcent de créer un climat favorable à la tenue d’élections crédibles et au retour d’une stabilité durable. Selon lui, la coordination entre la GSF, la PNH et les FADH demeure essentielle pour répondre aux attentes de la population.

De son côté, le général Otunge a assuré que les soldats kenyans travailleront « dans l’intérêt du peuple haïtien », en respectant les orientations stratégiques fixées par les autorités nationales. Il a ajouté que les enseignements tirés de la mission précédente permettront d’accroître l’efficacité opérationnelle de la GSF.

En conclusion, Laurent Saint-Cyr a réitéré l’engagement du Conseil présidentiel et du gouvernement à accompagner la mission internationale et à soutenir les forces de sécurité nationales. Il a rappelé que la restauration de la sécurité reste la condition incontournable au redressement institutionnel et économique du pays.

Jack Christofides, représentant spécial de la GSF en Haïti, a été nommé par le Groupe permanent des partenaires, réunissant notamment les États-Unis et le Kenya. Il a auparavant dirigé des départements des affaires politiques et de consolidation de la paix à l’ONU, et a été chef de mission adjoint à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) de 2020 à 2023.

Le Premier ministre en mission diplomatique pour la future FRG

Parallèlement, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a quitté Port-au-Prince hier lundi pour participer à une conférence internationale consacrée à la création de la future Force de répression des gangs (FRG). Cette rencontre rassemble plusieurs partenaires étrangers déterminés à soutenir la lutte contre la violence armée et à faciliter l’organisation des prochaines élections.

Selon la Primature, cette mission s’inscrit dans la volonté du gouvernement d’accélérer les démarches visant à restaurer la sécurité publique. La FRG représente l’un des piliers de la stratégie nationale pour reprendre le contrôle des zones dominées par les groupes criminels et protéger la population.

Une séance plénière doit aboutir à des engagements financiers et opérationnels concrets. Parmi les participants annoncés figurent David Lametti, ambassadeur du Canada auprès des Nations unies, Chris Landau, secrétaire d’État adjoint des États-Unis, ainsi que l’ambassadeur Wooster. Des délégations du Kenya et du Guatemala, deux pays ayant exprimé leur volonté de soutenir Haïti, seront également présentes.

Avant la séance principale, le Premier ministre doit présenter les besoins urgents du pays, les attentes du gouvernement et sa vision d’une coopération sécuritaire durable. Son intervention vise à renforcer le plaidoyer d’Haïti dans un contexte où les groupes armés continuent d’être une menace majeure pour la stabilité nationale.

Malgré cette mobilisation, des interrogations persistent quant aux résultats attendus, la communauté internationale ayant parfois montré peu d’empressement à s’engager pleinement face à la crise haïtienne. Le chef du gouvernement devrait regagner Port-au-Prince ce mercredi 10 décembre 2025, à l’issue d’un bref séjour consacré à convaincre les bailleurs de financer cette mission.

Redaction Journal la Diaspora

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