L’administration de Donald Trump a annoncé ce jeudi 10 juillet 2025, une réforme qui exclut désormais les immigrants en situation irrégulière de nombreux programmes sociaux financés par l’État fédéral. La décision concerne entre autres les bons alimentaires, l’aide aux sans-abri, les services de santé, les repas scolaires et le programme Head Start pour les enfants de familles modestes.
Cette réforme s’appuie sur une nouvelle interprétation d’une loi votée en 1996 sous la présidence de Bill Clinton : le Personal Responsibility and Work Opportunity Reconciliation Act (PRWORA). Jusqu’ici, une directive adoptée en 1998 permettait aux sans-papiers de bénéficier de certains services de base. Cette dérogation est désormais annulée.
Pour l’administration Trump, il s’agit de réduire les dépenses et de limiter l’attractivité des aides sociales pour les migrants en situation illégale.
« Pendant trop longtemps, les contribuables ont vu leur argent servir à encourager l’immigration illégale », a déclaré Robert F. Kennedy Jr., secrétaire à la Santé et aux Services sociaux.
« Cette réforme vise à restaurer l’intégrité des programmes sociaux, à faire respecter la loi et à protéger les ressources essentielles du peuple américain », poursuit-il.
Des aides importantes désormais inaccessibles. Les sans-papiers seront désormais exclus de plusieurs programmes essentiels, notamment les bons alimentaires (SNAP), l’aide WIC destinée aux femmes et jeunes enfants, les repas scolaires subventionnés, l’aide alimentaire d’urgence du USDA, les services pour sans-abri, les fonds de planification familiale, les traitements contre les addictions, ainsi que le programme Head Start, qui offre un accompagnement éducatif et nutritionnel aux enfants défavorisés.
Head Start, qui a servi près d’un million de familles en 2024 pour un coût de 12,3 milliards de dollars, sera désormais réservé aux citoyens américains et aux étrangers en situation régulière. Le ministère estime que cette réforme permettra d’économiser jusqu’à 374 millions de dollars par an, qui seront réorientés vers des bénéficiaires jugés « éligibles ».
Cette annonce survient alors que Donald Trump prépare activement les élections de 2026. L’immigration reste un thème central de sa stratégie politique. Mais cette décision soulève déjà des inquiétudes juridiques et éthiques, en particulier sur l’exclusion d’enfants de services éducatifs ou alimentaires de base.
Des actions en justice pourraient suivre, comme ce fut récemment le cas pour le décret présidentiel visant à supprimer la citoyenneté automatique à la naissance.