Turks and Caicos – Le gouvernement des Îles Turks and Caicos a décidé de suspendre, pour une durée de six mois, l’octroi de nouveaux visas et permis de travail aux ressortissants haïtiens. La mesure, entrée en vigueur le 31 juillet 2025, restera en application jusqu’au 31 janvier 2026.
Le moratoire concerne exclusivement les nouvelles demandes. Les renouvellements de visas et de permis déjà existants ne sont pas affectés.
Selon les autorités, cette décision vise à protéger la sécurité nationale du territoire, à la suite de plusieurs incidents violents impliquant des membres de la diaspora haïtienne.
Deux événements ont particulièrement marqué l’opinion publique :
Une fusillade mortelle le 21 juillet, ayant coûté la vie à deux jeunes ;
Une attaque sanglante le 27 juillet dans un lounge populaire, ayant fait trois morts et dix blessés. Il s’agirait de la première fusillade de masse jamais enregistrée sur l’archipel. Des gangs haïtiens sont suspectés d’en être les auteurs.
Le Premier ministre Charles Washington Misick a justifié ce gel par la nécessité de renforcer le contrôle des frontières, de freiner le trafic de drogue et de limiter l’immigration irrégulière. Il a également annoncé la mise en place prochaine d’un système de quotas pour l’attribution des permis de travail.
Parallèlement, le gouvernement déploie une stratégie baptisée « Safe City », incluant des technologies de surveillance avancées telles que la reconnaissance automatique des plaques d’immatriculation et des caméras intelligentes, afin de renforcer l’efficacité des forces de l’ordre.
Si la décision des autorités vise avant tout à préserver l’ordre public, elle risque aussi de fragiliser davantage une communauté haïtienne déjà vulnérable. En l’absence de critères clairs ou de mesures d’accompagnement, ce moratoire soulève des questions de justice, d’éthique et de proportionnalité.
Dans un climat de tension, la sécurité ne devrait pas se faire au détriment des principes fondamentaux des droits humains.