Boston, États-Unis — Jean Morose Viliena, ancien maire de Les Irois en Haïti, a été condamné à neuf ans de prison, suivis de trois ans de liberté surveillée, pour avoir menti aux autorités américaines afin d’obtenir une carte de résident permanent (green card).
Selon les procureurs fédéraux, Viliena a caché son implication directe dans des actes de violence politique en Haïti, y compris des assassinats, des passages à tabac, et des attaques contre des opposants. En mars 2025, un jury fédéral l’avait reconnu coupable de trois chefs d’accusation de fraude de visa.
Durant son mandat de maire (2006–2010), Viliena était soutenu par le groupe politique armé Korega, qu’il aurait utilisé pour intimider et faire taire toute opposition locale. Parmi les crimes évoqués : l’assassinat brutal du frère d’un militant et une attaque armée contre une station de radio communautaire qui a laissé des victimes mutilées ou handicapées à vie.
En 2008, moins de deux mois après l’une de ces attaques, il avait fait une fausse déclaration à l’ambassade américaine en affirmant qu’il n’avait jamais participé à des violences extrajudiciaires, ce qui lui avait permis d’entrer aux États-Unis et de s’y établir confortablement pendant plus d’une décennie.
Les autorités américaines rappellent que les auteurs de violations des droits humains qui tentent de fuir vers les États-Unis seront traqués, jugés, et tenus responsables, même des années après les faits.