Tuesday, July 1

Alors que des milliers de familles haïtiennes vivent dans l’angoisse face à la fin annoncée du Statut de protection temporaire (TPS), un front spirituel se lève. Du 11 au 13 juillet 2025, une coalition de pasteurs haïtiens basés aux États-Unis appelle à trois jours de jeûne et de prière pour Haïti, inspirés du modèle biblique d’Esther : sans nourriture ni boisson, de 6 h du matin à 18 h.

L’initiative a été lancée par le pasteur Malory Laurent de la Salvation Church, qui rappelle que « Dieu a le dernier mot, il peut le refaire ». Dans un contexte de plus en plus tendu, ces leaders religieux veulent maintenir vivante l’espérance et offrir une réponse spirituelle forte à une crise humaine silencieuse.

Une prière qui rassemble

Plus qu’un simple moment de spiritualité, ces trois jours constituent un appel à l’unité. L’objectif : mobiliser la diaspora haïtienne pour soutenir ceux qui risquent l’expulsion.

« Ce n’est pas le moment de la division, ni des réjouissances mal placées », a déclaré le pasteur Malory, condamnant les querelles sur les réseaux sociaux et les soupçons de motivations financières.

Selon lui, les causes de l’exil sont profondes : « Si Haïti avait un minimum de stabilité — écoles, hôpitaux, électricité, emplois — les Haïtiens ne fuiraient pas leur pays. Si Haïti ressemblait à la République dominicaine, nous n’en serions pas là », ajoute-t-il, le ton grave.

Une mobilisation au-delà des frontières

Pour coordonner cette initiative, plusieurs figures majeures de la communauté évangélique haïtienne se sont réunies samedi lors d’un appel vidéo. Parmi elles :
• Pasteur Gregory Toussaint (Tabernacle de Gloire)
• Pasteur Carlos (connu pour ses prières de midi)
• Pasteur Roche (Maison de Prière de Montréal)
• Pasteur Biggot (Église de Dieu Sanctifiée d’Haïti)

Ensemble, ils organiseront des temps de prière, des cultes spéciaux et des chants d’espérance dans leurs églises respectives.

Quand la foi devient refuge

Face à l’insécurité grandissante en Haïti, les pasteurs affirment qu’un retour est aujourd’hui impossible : « Le pays est verrouillé. Nous n’avons plus aucun endroit où aller. » Mais ils refusent de rester inactifs. La prière devient leur dernier bastion.

Une réponse aux critiques

Certains internautes insinuent que cette mobilisation serait motivée par une baisse des offrandes. Mais pour les initiateurs, l’essentiel est ailleurs.

« Peu importe les intentions. Le geste est posé. Et dans une diaspora souvent divisée, notre union envoie un signal fort », répond le pasteur Malory.

Il ajoute : « Aujourd’hui, c’est le TPS. Demain, peut-être la carte verte. Rien n’est garanti. Il faut se réveiller. »

Trois jours pour retenir la nuit

Trois jours pour jeûner, prier, espérer.
Trois jours pour rappeler à Dieu — et au monde — que Haïti n’est pas un dossier à classer, mais une nation à sauver.

« Même si certains se lèvent pour de mauvaises raisons, Dieu peut transformer leur action si la cause est juste », conclut le pasteur.

Un message clair circule déjà sur les réseaux : assez de querelles, place à l’unité.

Dans l’adversité, la communauté chrétienne haïtienne choisit encore la foi.

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