Tuesday, July 1

WASHINGTON – Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) a annoncé, vendredi, la fin du Statut de protection temporaire (TPS) pour les Haïtiens vivant aux États-Unis. Cette mesure, qui protège environ 500 000 personnes contre l’expulsion, expirera le 3 août 2025 et prendra officiellement fin le 2 septembre 2025.

Le DHS estime que la situation en Haïti s’est « suffisamment améliorée » pour justifier un retour. Pourtant, le Département d’État déconseille aux citoyens américains de s’y rendre en raison des violences, des enlèvements, des troubles civils et de l’effondrement des services de base. Il a même récemment appelé ses ressortissants à quitter le pays sans délai.

Cette décision ne pourra pas être contestée, car la Cour suprême, dans un arrêt rendu ce vendredi, a limité le pouvoir des juges fédéraux de suspendre à l’échelle nationale les décisions de l’exécutif. Une porte se ferme ainsi définitivement pour les Haïtiens bénéficiant du TPS.

Dans les communautés haïtiennes des États-Unis, c’est la consternation. Sur les réseaux sociaux, les appels à l’aide se multiplient. À Brooklyn, Miami ou Atlanta, la nouvelle est vécue comme un coup de massue. Certains parlent même d’un « deuil collectif ».

Le contraste est saisissant : en Haïti, les gangs contrôlent la capitale, les hôpitaux et les écoles sont attaqués, et aucune élection démocratique n’a eu lieu depuis près de dix ans. Le secrétaire d’État adjoint Christopher Landau a lui-même décrit la situation comme « un effondrement de l’ordre public ».

Bien que quelques bénéficiaires du TPS puissent demander une autre régularisation (asile, carte verte…), la majorité reste plongée dans l’incertitude. Le DHS les invite à utiliser l’application CBP One pour planifier leur départ, un départ vers un pays qu’ils ne reconnaissent plus, ou n’ont jamais connu.

En mettant fin au TPS pour Haïti, les États-Unis tournent le dos à une crise qu’ils semblent vouloir ignorer. Cette décision condamne des milliers de familles à l’angoisse, à l’exil et à la peur. Pour beaucoup, le rêve américain s’effondre. Ce qui devait être un refuge temporaire s’avère, au final, n’avoir été qu’un mirage cruel.

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