Un événement organisé par le Gwoup Konbit pour célébrer l’engagement de la jeunesse haïtienne au service du changement social durable
Entretien avec Louino Robillard, Fondateur du Prim Pou Chanjman — déjà 12 éditions!
Journal La Diaspora :
Monsieur Robillard, nous en sommes à la 12ᵉ édition du Prim Pou Chanjman. Quelle a été votre motivation en créant ce prix?
Louino Robillard :
Je suis convaincu que dans notre société, de nombreux jeunes font un travail remarquable, sans être forcément visibles ou médiatisés. Quand j’étais plus jeune, j’aurais aimé découvrir ce type de modèles pour m’inspirer, mais je ne les trouvais pas. C’est ainsi qu’est née l’idée du Prim Pou Chanjman : mettre en lumière ces engagements de terrain. Nous avons lancé ce prix en 2014, à l’époque du mouvement Konbit Soley Leve, et aujourd’hui, à travers Gwoup Konbit, qui est un mouvement social promouvant la solidarité et l’esprit de Konbit en Haïti, le prix se poursuit avec encore plus de force.
Journal La Diaspora :
Quel est l’impact recherché à travers ce prix?
Louino Robillard :
Nous souhaitons contribuer à instaurer une culture qui valorise les efforts collectifs, l’engagement social et communautaire. Le Prim Pou Chanjman montre que l’on n’a pas besoin d’être célèbre pour avoir un impact. Nous voulons inspirer les jeunes, leur offrir des modèles accessibles et souligner ce qui se fait de positif sur le terrain.
Journal La Diaspora :
On apprend que c’est l’organisation Leaders de Demain (LDD) qui coordonne désormais le prix?
Andy Vibbert (Fondateur de LDD) :
Oui, depuis quatre ans, LDD assure la coordination du Prim Pou Chanjman. La sélection n’est jamais facile car beaucoup de jeunes mènent des initiatives formidables. Nous suivons les candidats pendant plusieurs années, nous ne nous basons pas uniquement sur une action ponctuelle. C’est l’engagement dans la durée qui est déterminant.
Cette année encore, les trois lauréats qui seront honorés font partie de centaines de jeunes que nous suivons, et ils se sont démarqués par la cohérence et la régularité de leurs actions
Les 3 Jeunes Leaders qui seront honorés lors du 5ᵉ Grand Atelier Annuel Konbit — le 25 juin 2025 à l’Hôtel Karibe, Pétion-Ville, Haïti
- Drianca Derice : Une activiste culturelle engagée
Originaire de Mare-Rouge, Môle Saint-Nicolas, Drianca, 22 ans, est une jeune leader qui allie savoir-faire, créativité et engagement pour faire progresser sa communauté.
Elle a fondé DriD Entreprise, combinant restauration, esthétique et bien-être.
Elle a également lancé JENI DriD, qui valorise la culture créole, ainsi que le projet Yon Liv, Yon Vi, qui collecte des livres pour des bibliothèques destinées aux enfants.
Le 25 juin prochain, elle recevra le Prim Pou Chanjman, qui viendra renforcer sa motivation à bâtir des projets à fort impact humain.
- Marc Deverson Beauvoir : Un acteur social et humanitaire déterminé
Né à Port-au-Prince, Marc s’est engagé dans l’action sociale après le séisme du 12 janvier 2010.
Il dirige l’Association Koze Gresye, où il développe la Maison des Jeunes de Gressier, en partenariat avec le Regroupement des Maisons des Jeunes du Québec.
Il est également à l’initiative de la Foire du Livre de Gressier, de projets en santé communautaire, de prévention et d’entrepreneuriat.
Le 25 juin, Marc Deverson Beauvoir sera honoré pour son engagement constant malgré le contexte difficile que traverse sa commune.
- Wislande Bernadin : Éducatrice et activiste sociale dévouée
Originaire de Sainte-Catherine, Cité Soleil, Wislande œuvre depuis plus de dix ans dans l’éducation communautaire.
Elle a été pair-éducatrice avec FOSREF, sensibilisatrice pour SOJES, et aujourd’hui responsable de l’éducation chez IMPACT-E.
En 2023, elle a lancé deux initiatives économiques : Chocolande (transformation du cacao) et Land’Or Manba (beurre d’arachide).
Elle a également fondé un club de jeunes filles à Cité Soleil pour le leadership et le développement personnel.
Le 25 juin, elle sera honorée pour l’ensemble de son engagement et sa volonté de transformer des vies à travers l’éducation et l’entrepreneuriat.
Journal La Diaspora :
Monsieur Robillard, quel avenir souhaitez-vous pour le Prim Pou Chanjman?
Louino Robillard :
J’espère que ce prix continuera de servir de catalyseur, de mettre en lumière ce qui fonctionne, de nourrir une culture de la solidarité et de l’engagement collectif. Nous voulons que davantage de jeunes comprennent qu’avec de petites actions, mais cohérentes, on peut réellement contribuer au bien-être collectif.