Hinche, jusque-là épargnée par les vagues de violences armées qui ravagent d’autres régions du pays, vit désormais dans la crainte. Depuis les attaques sanglantes survenues à Mirebalais, le spectre d’une expansion du gang « Viv Ansanm » hante les rues de la capitale du Plateau central. La peur grandit, les voix s’élèvent, mais les réponses se font attendre.
Dans cette ville où l’on respire encore un semblant de stabilité, les habitants multiplient les appels à l’aide. Tous redoutent une attaque brutale, à l’image de ce que Mirebalais a connu. Le gang « Viv Ansanm », tristement célèbre pour son ambition territoriale et ses méthodes violentes, semble désormais lorgner sur Hinche. La rumeur enfle, les regards se croisent, inquiets, les cœurs battent à l’unisson sous la menace d’un basculement.
Des leaders communautaires, des figures religieuses et des représentants de la société civile tirent la sonnette d’alarme. Dans des interventions publiques ou à travers des déclarations confidentielles, ils demandent urgemment un redéploiement des forces de l’ordre dans le département. Leur message est simple : « N’attendez pas que le sang coule pour agir ».
La situation est d’autant plus préoccupante que, selon plusieurs témoignages, des suspects auraient déjà été signalés en périphérie de la commune. L’inaction de l’état pourrait être interprétée comme une autorisation tacite, une brèche ouverte à ceux qui sèment la terreur.
Hinche ne veut pas devenir une ville martyre de plus. Les habitants réclament protection, présence policière renforcée, et surtout, un signal clair venant de l’État : celui que toutes les vies haïtiennes comptent, qu’aucune localité ne sera abandonnée, même dans le silence.
« Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard », a confié un résident, la voix chargée de désespoir. Un cri qui s’adresse non seulement aux responsables de la sécurité publique, mais aussi à chaque citoyen encore debout, encore concerné.
Dans une Haïti morcelée par la peur, Hinche veut rester debout. Mais pour cela, elle a besoin d’être entendue.