Le ton monte entre Haïti et la République Dominicaine. Les autorités haïtiennes, par le biais de leur ministère des Affaires Étrangères, ont exprimé leur profonde inquiétude face aux traitements jugés dégradants que subissent les ressortissants haïtiens, notamment les femmes enceintes, sur le territoire voisin.
Dans un message fort relayé par voie officielle, le ministère dit observer avec une vive préoccupation la répétition d’agissements xénophobes à l’encontre de la communauté haïtienne. Le sort réservé aux femmes enceintes et allaitantes est particulièrement alarmant. Selon les autorités, les conditions dans lesquelles ces femmes sont arrêtées ou expulsées vont à l’encontre des conventions internationales relatives aux droits humains et à la dignité humaine.
La diplomatie haïtienne affirme soutenir toutes les initiatives, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger, visant à protéger les droits de ses ressortissants. Un sit-in de protestation, prévu pour le 23 mai 2025 devant les locaux du ministère, est perçu comme une expression légitime de cette solidarité croissante.
Suivant les directives du Conseil Présidentiel de Transition et les orientations du chef du gouvernement, le chancelier Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste a instruit l’ambassade haïtienne à Santo Domingo, dirigée par M. Fritz Longchamps, de renforcer la présence diplomatique dans les zones frontalières stratégiques telles que Dajabon et Friusa. Cette démarche inclut l’organisation de convois de retour volontaire pour les compatriotes en situation vulnérable.
Par ailleurs, Haïti entend revendiquer auprès des autorités dominicaines des explications concrètes sur les violations signalées, ainsi que des enquêtes formelles sur les cas documentés.
Ce rappel à l’ordre diplomatique s’inscrit dans une volonté claire du gouvernement haïtien de défendre ses citoyens, quels que soient les lieux où ils se trouvent. Le ministère appelle à un effort commun entre les acteurs nationaux, la société civile et les organisations de défense des droits humains afin de dénoncer ces dérives et plaider pour un traitement digne et respectueux de la personne humaine.
Le message est clair : le peuple haïtien ne restera pas silencieux face à l’humiliation, et ses représentants continueront de hausser la voix pour défendre la justice et la dignité.