Tuesday, July 1

Alors que la crise en Haïti continue de provoquer des répercussions sur toute la région, la République dominicaine prend les devants en engageant un processus de réflexion nationale autour de sa position officielle. Le Conseil économique et social (CES) s’est vu confier la mission d’élaborer une position concertée sur les implications multiples de l’instabilité haïtienne. Un document stratégique est attendu d’ici la mi-août.

Ce processus, baptisé « Dialogue sur la crise haïtienne et ses implications pour la République dominicaine », a été lancé avec le soutien du président Luis Abinader et l’approbation des anciens chefs d’État Danilo Medina, Leonel Fernández et Hipólito Mejía. Une démarche rare qui reflète la volonté d’atteindre un consensus transcendant les clivages politiques habituels.

Pour mener à bien cette initiative, six groupes de travail ont été mis sur pied. Chacun est chargé d’examiner un domaine stratégique : la migration, le commerce bilatéral, la sécurité nationale, les relations internationales, le développement de la zone frontalière, et les questions sociales. Les conclusions intermédiaires de ces groupes sont attendues pour le 23 juillet, avec une phase de validation technique prévue début août. Le tout aboutira à une session de clôture entre le 12 et le 14 août, au cours de laquelle la proposition finale sera présentée.

Mais cette démarche ne se limite pas aux sphères institutionnelles. Le CES a lancé une consultation publique via la plateforme OpinaRD, afin de recueillir les avis des citoyens dominicains, y compris ceux vivant à l’étranger. Cette ouverture vers la société civile vise à enrichir les discussions et à ancrer les décisions dans une légitimité populaire.

Dans un contexte où la relation entre les deux pays voisins reste marquée par la méfiance et les tensions, cette tentative de réponse concertée témoigne d’un changement de méthode. Plutôt que des réactions ponctuelles, souvent influencées par les urgences du moment, la République dominicaine cherche cette fois à structurer une politique claire, durable et partagée face à la crise haïtienne.

Reste à savoir si ce consensus pourra réellement se traduire en actions concrètes, et dans quelle mesure cette position nationale influencera les relations entre les deux pays dans les mois à venir.

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