OTTAWA — Du 10 au 13 juillet, les plaines LeBreton ont vibré au rythme des guitares, des voix soul et de la ferveur de milliers de festivaliers venus célébrer l’ouverture du mythique Ottawa Bluesfest. Sous une chaleur écrasante, l’un des plus grands festivals de musique en plein air au monde a offert une programmation éclectique où le blues côtoyait le folk, le country et le rock alternatif, dans une ambiance survoltée.

Dès le jeudi 10 juillet, un flot de chapeaux de cow-boys et de bottes a envahi le site, alors que le festival lançait les festivités avec une soirée résolument country. En tête d’affiche, la star américaine Lainey Wilson a enflammé la scène principale, offrant un spectacle puissant qui a marqué les esprits. Mais la soirée a réellement pris son envol avec Garnetta Cromwell & The DaGroovMasters, sur la scène LeBreton. Originaire de Montréal, Garnetta a conquis le public avec sa voix empreinte de soul et son blues inspiré de Memphis, du reggae et du gospel. Ses chansons, dont « I Ain’t That Woman », portaient un message d’authenticité et de résilience, très applaudi.

Sur la River Stage, l’artiste britannique DB Cohen, accompagné de son groupe ottavien The Revelers, a électrisé le public avec son blues-rock dynamique. Entre riffs bruts et paroles pleines d’ironie, Cohen a introduit un titre inédit, « For the Love of Ella », avant de plaisanter sur la chaleur ambiante : « C’est chaud comme le nombril d’un crotale ! »
Le vendredi 11 juillet, c’est le duo Chambers Deslauriers qui a attiré une foule compacte sous la scène couverte du parc. Formé de la chanteuse américaine Annika Chambers et du guitariste québécois Paul Deslauriers, le couple a fusionné blues-rock, soul et une chimie palpable sur scène. Leur titre engagé « Stand Up » a particulièrement résonné dans le public, qui répondait aux appels du duo par des clameurs et des applaudissements nourris.
Du côté de la grande scène RBC, le duo country Rosewood Ave a charmé les amateurs du genre. Lauréats de plusieurs distinctions provinciales, ils ont interprété leurs propres compositions ainsi qu’une version revisitée et très « twang » du classique de Sheryl Crow, « If It Makes You Happy ».

Le dimanche 13 juillet, le festival a clôturé son premier week-end en beauté avec l’envoûtant Father John Misty. Devant une foule massée au coucher du soleil, l’icône indie-folk a transporté les festivaliers dans une atmosphère feutrée, presque jazzy. Entouré de musiciens en complets noirs, Josh Tillman a livré une performance tout en finesse avec des titres introspectifs comme « Nancy From Now On » et « Goodbye Mr. Blue ». Avec humour et distance, il a reconnu l’aspect mélancolique de ses morceaux — ce qui n’a fait qu’accentuer le lien intime avec le public.
Avec un départ aussi vibrant, le ton est donné pour une édition 2025 mémorable.
Le Bluesfest ne se contente plus d’honorer le blues : il célèbre la diversité musicale dans toute sa richesse, rassemblant des générations de festivaliers autour de rythmes enivrants, de performances sincères et de découvertes inattendues. Après une pause bien méritée les 14 et 15 juillet, le festival reprendra le 16 avec encore plus d’artistes à découvrir jusqu’au 30 juillet.
Au cœur de l’été, Ottawa devient la capitale du groove, de l’âme et de la fête. Le Bluesfest, c’est bien plus qu’un festival : c’est une expérience collective à vivre, ressentir et emporter avec soi.