Wednesday, July 9

Le 7 juillet 2021, Haïti s’est réveillée sous le choc : son président en fonction, Jovenel Moïse, venait d’être assassiné chez lui, sous les yeux d’un appareil sécuritaire paralysé. Quatre ans plus tard, en 2025, la nation reste engluée dans une crise profonde et multidimensionnelle. Où en sommes-nous ? Quelles solutions envisager ? Et surtout, l’espoir est-il encore permis pour le peuple haïtien ?

Un pays en désordre, mais pas sans espoir

Depuis cet événement tragique, le pays a sombré encore plus profondément dans l’instabilité. Les gouvernements se succèdent sans apporter de véritables réponses, l’insécurité explose, les gangs contrôlent plusieurs zones, l’économie est à genoux, et des millions d’Haïtiens vivent dans la peur et la précarité.

Pourtant, malgré le chaos, les Haïtiens n’ont jamais cessé de rêver. La diaspora continue de chercher des moyens de revenir investir, construire, et offrir des opportunités. Ce n’est pas l’amour du pays qui manque, mais les conditions qui rendent le retour difficile, voire dangereux. Beaucoup de jeunes, de professionnels formés, veulent contribuer. Mais pour cela, ils ont besoin de vision, de stabilité, et de sécurité.

Un conseil présidentiel à neuf têtes: solution ou confusion ?

Aujourd’hui, le pays est dirigé par un Conseil présidentiel de transition composé de neuf membres. Une formule inédite qui, pour beaucoup, relève plus de la nécessité que de la stratégie. Est-ce une solution ? Il est encore trop tôt pour le dire. Certaines initiatives émergent, des consultations sont en cours. Mais le peuple, lui, est fatigué d’attendre. Il réclame des actions concrètes, pas seulement des promesses.

Haïti a besoin d’une vision unifiée, d’une direction claire, et de dirigeants ayant le courage moral de prendre des décisions difficiles. Ce n’est pas le nombre de dirigeants qui importe, mais leur volonté de servir le pays avec honnêteté et détermination.

Quelles solutions pour Haïti ?

  1. Rétablir la sécurité
    Sans sécurité, il ne peut y avoir ni développement, ni éducation, ni économie. C’est la base de toute reconstruction. L’État doit reprendre le contrôle du territoire et démanteler les groupes armés.
  2. Rétablir la justice
    L’assassinat du président Jovenel Moïse reste sans réponse claire. Sans justice, aucune confiance ne peut être restaurée. Ce dossier, comme tant d’autres, doit impérativement être élucidé.
  3. Construire une vision nationale
    Haïti a besoin d’un dialogue sérieux entre tous les secteurs : politique, économique, religieux, diaspora, jeunesse. Ce n’est plus le moment des luttes d’ego, mais celui du consensus sur la voie à suivre.
  4. Faire place à une nouvelle génération
    Le pays a besoin de nouveaux leaders, en rupture avec les cycles de violence et de corruption. Les jeunes doivent avoir accès à l’éducation, à la formation, et à la participation citoyenne pour devenir les moteurs du changement.
  5. La diaspora comme pilier
    La diaspora ne peut plus rester en marge. Elle vaut bien plus que ses transferts financiers. Elle apporte compétences, réseaux et savoir-faire. L’État doit créer des mécanismes clairs pour faciliter l’investissement et l’implication directe de la diaspora dans la reconstruction nationale.

Conclusion : l’espoir existe, mais il exige de la volonté

Haïti a du potentiel. Nous sommes un peuple résilient, porteur d’espoir même dans les pires moments. Mais pour que cet espoir devienne réalité, nous devons changer notre regard sur nous-mêmes, sur notre pays, et sur notre manière de gouverner.

Jusqu’à quand ? Jusqu’à ce que nous, Haïtiens de l’intérieur et de la diaspora, décidions ensemble de mettre Haïti en priorité, et de refuser de sacrifier une génération de plus.

Haïti n’est pas la mort. Haïti est la vie. Mais il faut que nous fassions le choix de la vivre pleinement.

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