lundi, septembre 15

Un jeune Kenyan de 26 ans, Duncan Okindo, pensait avoir décroché un poste de service client à Bangkok. Mais à son arrivée, il a été piégé et retenu de force pendant quatre mois dans un vaste complexe à la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar, connu sous le nom de KK Park. Ce site, comme d’autres dans la région, servait de base à des réseaux criminels spécialisés dans les escroqueries en ligne.

Ces « camps de fraude », souvent dirigés par des groupes chinois, exploitaient des centaines de personnes contraintes de travailler jour et nuit pour piéger des victimes à travers le monde. L’enquête révèle que l’un des outils les plus utilisés dans ces opérations était ChatGPT, dans sa version gratuite.

Le chatbot servait à rédiger des messages convaincants, imiter le langage et les expressions de différentes régions des États-Unis, et fournir des réponses crédibles sur l’immobilier ou les cryptomonnaies. Dans certains cas, il était même utilisé pour composer des poèmes et des textes romantiques destinés aux escroqueries sentimentales.

Les fraudeurs imposaient des quotas quotidiens à leurs « employés forcés » : nombre de personnes à contacter, d’agents immobiliers à séduire ou de victimes à pousser vers de fausses plateformes de cryptomonnaies. Ceux qui n’atteignaient pas les objectifs étaient punis, parfois par des coups ou des chocs électriques.

La situation a changé en avril, lorsque les autorités thaïlandaises ont coupé l’électricité de KK Park et d’autres complexes similaires, permettant à plusieurs personnes, dont Okindo, de recouvrer la liberté. Mais pour lui, le retour au Kenya reste difficile, marqué par la stigmatisation et les menaces des réseaux criminels.

De son côté, OpenAI affirme renforcer ses mécanismes de détection et de blocage afin d’empêcher l’utilisation de ChatGPT à des fins frauduleuses. L’entreprise assure que ses systèmes refusent les requêtes suspectes et que les abus identifiés entraînent la suppression de l’accès des utilisateurs concernés.

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